L’éclampsie est une condition rare, mais grave, qui provoque des convulsions au cours de la grossesse. Les crises convulsives sont des moments de perturbation de l’activité cérébrale susceptibles d’entraîner des épisodes d’obnubilation, de perte de vivacité intellectuelle, ainsi que de tremblements violents (convulsions). L’éclampsie se produit dans environ une grossesse sur 2 000 à 3 000. Elle est susceptible d’affecter la patiente même en l’absence d’antécédents de convulsions.
Causes
L’éclampsie fait souvent suite à la pré-éclampsie, qui se caractérise par l’apparition d’une hypertension artérielle après la vingtième semaine de grossesse. Si la pré-éclampsie s’aggrave et affecte le cerveau, entraînant des convulsions ou un coma, il y a éclampsie.
Les médecins ignorent les causes de la pré-éclampsie. Les facteurs suivants expliquent comment les conditions de la pré-éclampsie sont susceptibles d’entraîner les problèmes neurologiques de l’éclampsie.
Hypertension
La pré-éclampsie peut faire que la tension artérielle (à savoir la pression exercée par le sang contre les parois des artères) devienne suffisamment forte pour endommager les artères et autres vaisseaux sanguins. Ces lésions peuvent restreindre le flux sanguin et produire un gonflement des vaisseaux sanguins dans les organes, cerveau compris. Si ce gonflement interfère avec la fonction cérébrale, il se produit des crises convulsives.
Protéinurie
La pré-éclampsie affecte couramment la fonction rénale. La présence de protéines dans les urines (protéinurie) est un signe majeur de cette condition. Vos reins filtrent les déchets du sang mais retiennent les nutriments bénéfiques (tels que la protéine) dans le sang pour le redistribuer au corps. Si les filtres des reins (glomérules) dysfonctionnent, les protéines peuvent traverser ces filtres avant d’être excrétées dans les urines.
Risques
Si vous présentez ou avez présenté une pré-éclampsie grave, il est possible que vous présentiez un risque d’éclampsie.
Autres facteurs de risque de crises convulsives pendant la grossesse :
- hypertension (tension artérielle élevée) ;
- maux de tête ;
- avoir plus de 35 ans ;
- avoir moins de 20 ans ;
- attendre des jumeaux ;
- être enceinte pour la première fois ;
- avoir des antécédents de malnutrition ou de régime alimentaire médiocre ;
- diabète ou autre condition affectant les vaisseaux sanguins.
Symptômes
La pré-éclampsie étant susceptible de conduire à l’éclampsie, il se peut que vous présentiez des symptômes de ces deux conditions. Cependant, certains de vos symptômes peuvent être dus à d’autres conditions (maladie rénale ou diabète). Il est important de consulter votre médecin qui pourra exclure d’autres causes possibles.
Symptômes courants de la pré-éclampsie :
- gonflement du visage ou des mains ;
- maux de tête ;
- gain de poids excessif ;
- nausées et vomissements ;
- problèmes de vision ;
- difficultés à la miction.
Symptômes courants de l’éclampsie :
- crises de type épileptique (convulsions) ;
- pertes de connaissance ;
- agitation ;
- maux de tête ou douleurs musculaires ;
L’éclampsie et votre bébé
La pré-éclampsie et l’éclampsie affectent le placenta (l’organe qui apporte oxygène, sang et nutriments nécessaires au fœtus). Lorsque l’hypertension artérielle réduit le flux sanguin, le placenta peut ne pas être en mesure de fonctionner correctement. Le bébé peut alors présenter un faible poids à la naissance ou d’autres problèmes de santé. En cas de problèmes avec le placenta, il est souvent nécessaire d’avancer la date de l’accouchement pour protéger la santé et la sécurité du bébé. Dans de rares cas, ces conditions entraînent la naissance d’un enfant mort-né.
Diagnostic
Si vous avez déjà fait l’objet d’un diagnostic de pré-éclampsie ou si vous avez des antécédents de cette condition, votre médecin va vous prescrire des analyses afin de déterminer si votre pré-éclampsie s’est aggravée ou s’il y a récidive. En l’absence de pré-éclampsie, votre médecin va prescrire des analyses de dépistage de la pré-éclampsie, ainsi que d’autres examens visant à cerner les raisons pour lesquelles vous subissez des crises convulsives.
Analyses de sang
Votre médecin pourra vous prescrire plusieurs types d’analyses de sang afin d’évaluer votre état. Ces examens incluront le taux d’hématocrite (pourcentage de globules rouges par volume de sang), ainsi qu’une numération plaquettaire pour voir comment votre sang coagule.
Test de créatinine
La créatinine est un produit de dégradation du métabolisme musculaire. Les reins doivent en principe filtrer l’essentiel de la créatinine du sang, mais si les glomérules ne fonctionnent pas correctement, un excédent de créatinine va rester dans le sang. La présence d’un taux excessif de créatinine dans le sang peut constituer une indication de pré-éclampsie, mais tel n’est pas toujours le cas.
Analyses d’urine
Votre médecin pourra vous prescrire des analyses d’urine afin de repérer la présence éventuelle de protéine, ainsi que le taux auquel elle est excrétée.
Traitement
L’accouchement est la seule manière de traiter l’éclampsie et la pré-éclampsie. Si votre médecin établit un diagnostic de pré-éclampsie, il ou elle pourra effectuer un suivi de votre état de santé, ainsi que vous administrer un traitement médicamenteux afin de prévenir une éclampsie. Si vous développez une éclampsie, votre médecin pourra procéder à un accouchement précoce, selon le stade de votre grossesse. Un accouchement précoce pourra intervenir entre 32 et 36 semaines de grossesse en cas de symptômes constituant une menace pour la vie, ou bien si les médicaments ne fonctionnent pas.
Traitements médicamenteux
Des médicaments destinés à prévenir les crises convulsives (agents anticonvulsifs) pourront être utilisés. Si vous souffrez d’hypertension artérielle, un traitement médicamenteux pourra également vous être administré.
Soins à domicile
La prise de la totalité des médicaments prescrits, du repos et un suivi de tout changement affectant votre état sont essentiels à la prise en charge de l’éclampsie et de la pré-éclampsie.
Pronostic
Les symptômes d’éclampsie et de pré-éclampsie disparaissent en principe dès l’arrivée du bébé. En cas de complications, il est possible que vous soyez confrontée à une urgence médicale (en cas de décollement du placenta, par exemple). Le décollement du placenta est une condition qui fait que le placenta (à savoir l’organe qui protège et nourrit le bébé in utero) se détache de l’utérus.