Normalement, les enfants acquièrent la capacité de s’asseoir, de se tenir debout, de marcher et de parler à des âges prévisibles. Un retard en relation avec l’une ou l’autre de ces étapes peut être dû à un problème de développement. La dyspraxie est l’une des conditions qui peuvent expliquer un tel retard.
Le terme dyspraxie désigne un défaut de coordination entre vos intentions et votre capacité à les faire exécuter par votre corps. Ainsi, il est possible que vous pensiez : je dois attacher mes lacets . Votre cerveau n’envoie toutefois pas à vos mains et à vos pieds les instructions adéquates pour vous permettre d’attacher vos lacets. Bien que votre cerveau sache comment nouer les lacets, vos mains ne peuvent se conformer aux instructions de votre cerveau. Il en va de même lorsque vous tentez de courir, de sauter, d’écrire ou de boutonner une chemise, ou encore d’accomplir l’une ou l’autre des multiples tâches que la plupart des gens exécutent machinalement chaque jour.
L’intelligence des personnes atteintes de dyspraxie est en générale normale. La dyspraxie est néanmoins appelée parfois syndrome de l’enfant maladroit et certaines personnes peuvent en déduire que les patients sont incompétents ou manquent d’intelligence parce qu’ils ne sont pas à même d’exécuter des tâches élémentaires. Cette condition peut être frustrante et embarrassante, et peut être à l’origine de problèmes d’estime de soi et d’isolement social. Bien que la dyspraxie soit considérée comme une maladie infantile, ses effets continuent à se faire sentir à l’âge adulte.
Causes
Les causes de la dyspraxie sont encore mal comprises. Les chercheurs considèrent néanmoins qu’il pourrait s’agir d’un retard de développement cérébral. Les personnes atteintes de dyspraxie n’ont d’ordinaire pas d’autre problème médical susceptible d’expliquer ce trouble. Environ six pour cent des enfants d’âge scolaire sont atteints de dyspraxie. Cette condition est plus fréquente chez les garçons que chez les filles. Il arrive que la dyspraxie accompagne d’autres troubles, tels qu’un retard ou un déficit de l’attention, bien que ces conditions ne soient pas liées.
Symptômes
Les premiers signes de dyspraxie peuvent apparaître relativement rapidement après la naissance. Il peut arriver qu’un nouveau-né rencontre des difficultés pour apprendre à téter et à avaler le lait. Un nourrisson peut mettre du temps à apprendre à se retourner, à s’asseoir, à se déplacer à quatre pattes, à marcher et à s’asseoir.
À l’entrée à l’école, les symptômes du trouble peuvent devenir plus apparents. Autres symptômes possibles
- difficultés à marcher ;
- difficultés à descendre les escaliers ;
- tendance à laisser échapper les objets ;
- tendance à percuter d’autres personnes ;
- tendance à trébucher fréquemment ;
- difficultés à attacher des lacets, revêtir des vêtements et accomplir des tâches ordinaires de soins personnels ;
- difficultés à exécuter les tâches scolaires telles que l’écriture, le coloriage et l’utilisation de ciseaux ;
Il arrive que les enfants atteints de dyspraxie éprouvent de la gêne et qu’ils répugnent à prendre part à des activités sportives ou sociales. Toutefois, des activités physiques insuffisantes peuvent être à l’origine d’une tonicité musculaire insuffisance et d’une prise de poids. La participation à des activités sociales et une condition physique adéquate sont essentielles pour surmonter les défis liés à la dyspraxie.
Diagnostic
La dyspraxie est difficile à diagnostiquer car il est aisé d’en confondre les symptômes avec ceux d’autres conditions. Le manuel de diagnostic et de statistiques des troubles mentaux (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, DSM-IV) énumère quatre critères impératifs pour un diagnostic de dyspraxie :
- il faut tout d’abord que l’enfant soit en retard par rapport aux grandes étapes du développement moteur ;
- la condition doit également avoir une incidence significative sur les activités quotidiennes et/ou les résultats scolaires ;
- les symptômes ne doivent pas être liés à un autre trouble moteur ou cérébral ;
- lorsque le sujet est également atteint de retard mental, les effets de la dyspraxie doivent être distincts de ceux présentés par les personnes mentalement retardées.
Traitement
La dyspraxie se traite par un programme au long cours d’éducation, de thérapie physique, d’ergothérapie et d’éducation aux relations sociales destiné à aider le patient à s’adapter à la pathologie.
- L’éducation physique peut contribuer au développement de la coordination et de l’équilibre, ainsi qu’à une meilleure communication entre le cerveau et le corps. Les sports individuels, tels que la natation ou le cyclisme peuvent constituer de meilleures opportunités de développer des compétences motrices que les sports d’équipe. L’exercice quotidien est essentiel pour les enfants atteints de dyspraxie, afin de les aider à faire travailler ensemble le corps et le cerveau et de réduire le risque d’obésité.
- L’ergothérapie peut contribuer à une meilleure maîtrise des activités quotidiennes. Les ergothérapeutes emploient de multiples techniques pour aider leurs patients à effectuer des tâches difficiles. Un ergothérapeute peut également aider les responsables scolaires et les enseignants à identifier les changements qui aideront l’enfant à réussir, par exemple, en utilisant un ordinateur plutôt qu’en écrivant manuellement.
- L’approche de formation à la vie (A Lifecourse Approach) est, par exemple, un nouveau programme destiné à aider les patients dyspraxiques. Elle est proposée au Canada par le CanChild Centre for Childhood Disability Research. The Lifecourse Approach combine éducation physique et acquisition de compétences dans le cadre d’enseignements destinés à vous apprendre à défendre tous les handicapés. Vous pouvez apprendre à faire découvrir aux autres les besoins des personnes handicapées et à expliquer les adaptations dont vous avez besoin pour réussir.
Pronostic
Malheureusement, les enfants atteints de dyspraxie continuent à éprouver des symptômes en qualité d’adultes. Une formation et une éducation adéquates dans le domaine moteur peuvent vous aider à mener une vie pleine et normale. Votre pronostic dépend de votre aptitude à vous adapter à la dyspraxie et à surmonter ses limites.